samedi 16 septembre 2006

 Everts pour un adieu, Pourcel vers le sacre mondial
 

Grand Prix de France à Ern?e, ce week-end. Les adieux d’Everts sonnent comme une transmission à la jeune g?n?ration, Christophe Pourcel en tête.
Le roi Everts se retire, vive la jeune g?n?ration ! Bien qu’il ne soit pas foncièrement vieux, le Belge, qui fêtera ses 34 ans en novembre prochain fait d?jà figure d’ancien. Aur?ol? de 10 titres de champion du monde et 100 victoires en Grands Prix, Stefan Everts effectuera donc ses derniers tours de piste ce week-end à Ern?e, non sans une ?motion ?vidente, avant de laisser d?finitivement le champ libre à ses adversaires, qui devraient trouver la route cependant bien longue avant d’esp?rer ?galer le maître.

Mickaël Pichon, ?galement trentenaire, a v?cu une saison noire en grande partie caus?e par une mononucl?ose tenace. D?cidant au dernier moment de prendre le d?part du Grand Prix mayennais, le Français ne devrait pas insister par la suite. Figure embl?matique, lui-aussi, du motocross mondial, le Sarthois chevauchera pour l’honneur sa moto devant son public, pour ce qui pourrait bien être un au revoir.

Du côt? des « vieux » briscards, S?bastien Tortelli n’a quant à lui pas encore programm? sa sortie. L’Agenais de 28 ans, qui priva Stefan Everts d’un quatrième titre mondial cons?cutif en 1998 tout au bout d’un formidable duel, sera finalement engag? mais sans r?el espoir de victoire, une blessure l’ayant longtemps tenu ?loign? des circuits cette saison.

La confrontation en MX1 entre ces trois grands noms de la discipline pourrait cependant se r?v?ler int?ressante, d’autant que le Marseillais Yves Demaria, à classer lui aussi, du haut de ses 34 ans et de son titre de champion du monde de MX3, dans la cat?gorie des anciens pas franchement sur le d?clin, viendra d?fier les Everts, Pichon, Tortelli et autres sur leur terrain. Si une ?poque semble s’?teindre, que les spectateurs ne s’inquiètent pas. Car derrière le d?jà l?gendaire Everts et ses glorieux contemporains, la « g?n?ration-biberon » pousse sur la grille de d?part. En t?moigne, notamment, la bataille acharn?e que se livrent Christophe Pourcel, 18 ans, et Antonio Cairoli, 20 ans et champion du monde l’an dernier, pour le titre en MX2. Avantage au Marseillais, avant les deux dernières manches de la saison, qui, s’il ne craque pas, pourrait être sacr? dimanche. Ses 28 points d’avance, sur les 50 restant à distribuer, devrait en effet lui suffire à soulever le premier troph?e mondial de sa carrière. Sans doute pas le dernier, en outre. D?jà consid?r? comme un surdou? du motocross, les plus belles ann?es de Christophe Pourcel se trouvent sans doute quelque part devant lui.

 

Fanny ROCA.


Vendredi 15 septembre 2006

 Stefan Everts s’invite dans la L?gende
 
Grand Prix de France à Ern?e, ce week-end. Le Belge de tous les records effectuera ses derniers tours de piste. Pour clore une carrière exceptionnelle.

Ainsi, lui aussi a choisi 2006. Comme Zidane le foot, comme Agassi le tennis, comme Schumacher la Formule 1, Stefan Everts, bien que moins m?diatique, laissera dimanche son sport orphelin d’une l?gende. « Quand ce sera fini, que j’aurai arrêt? pour de bon, ce sera très dur et très ?mouvant pour moi », expliquait l’idole de tout le peuple belge, au soir de son dixième sacre mondial à Namur, il y a tout juste quelques semaines. Dans ses pattes, Liam, son bout de chou de quatre ans, se moque assez des sollicitations et du grand troph?e dans les bras de son champion de papa. La coupe viendra juste s’entasser avec les autres dans le petit mus?e familial.

Car le motocross est vite devenu une ?vidence pour le jeune Stefan. Son modèle : son père Harry, triple champion du monde de la discipline. Très vite, le digne fils de son père se lance sur les circuits et impressionne par sa rigueur à l’entraînement, son style personnel de pilotage et une classe incroyable. A 16 ans, il remporte sa première course en Hongrie, et, pr?coce, devient à 19 ans le plus jeune champion du monde de tous les temps. Une grave chute l’ann?e suivante et une op?ration de la rate, organe qu’il faut lui retirer, ne freinent pas son ascension.

Stefan l’hyper actif est incontournable sur les pistes. 1995, 1996, 1997… Toujours le même refrain : en fin de saison, le titre de champion du monde lui est destin?. A l’or?e de la saison suivante, personne ne voit qui pourrait contester la domination du nouveau maître du motocross. Pourtant, au bout d’un formidable duel, Everts rend les armes dans une dernière course hom?rique en Grèce et abandonne le titre au Français S?bastien Tortelli. Enorme frustration. Sa « plus grande d?ception sportive ».

C’est le d?but d’une très mauvaise passe, marqu?e notamment par deux graves blessures. Il subit, en 1999, plusieurs op?rations chirurgicales sur un genou vilainement endommag?. Puis, alors qu’il reprend enfin le chemin de l’entraînement, il se fracture le bras en plusieurs endroits, comme pour marquer d?finitivement la fin d’un règne. Pour l’anecdote, son manager d’alors lui porte le coup de grâce, s’enfuyant au bout du monde avec une partie de ses biens.

Mais Stefan s’accroche. Kelly, la femme de sa vie, rencontr?e sur un circuit en 1998, le soutient du mieux qu’elle peut. Le bruit court pourtant que le champion belge pourrait tout plaquer. Rejoignant alors Yamaha, Everts n’a qu’une id?e : battre tous les records. « Je ne voulais pas 4 titres de champions du monde, j’en voulais 10. Je ne voulais pas 50 victoires en Grand Prix, j’en voulais 100 », raconte-t-il. Engag? dans la cat?gorie reine, le revenant accomplit l’improbable. Sacr? en 2001, 2002, 2003, 2004, 2005 et, donc, 2006, remportant à Lierop son centième Grand Prix, « la L?gende », comme le surnomment ses compatriotes, se retire au sommet et même encore plus haut. Personne n’a pu, cette saison, l’empêcher de tout rafler. Comme un clin d’oeil, c’est sur la piste d’Ern?e – où il avait r?ussi la monstrueuse performance de remporter dans la même journ?e les Grand Prix 125, MXGP et 650 en 2003 – qu’il d?fendra son invicibilit?. Mais plus que celle d’une machine à gagner, Stefan laissera surtout l’image d’un garçon discret et accessible, sur et en dehors des circuits.

La page se tourne. Dimanche l’?motion sera grande. Stefan rentrera avec Kelly et leur fiston à Monaco, où il r?side pour ?viter l’effervescence autour de sa vie de « people » en Belgique – mais si ! – et d?marrera une autre vie. Il craint un peu l’ennui, peut-être ? « Non, ce sera juste diff?rent ». Sans doute ne se trouvera-t-il jamais très loin du motocross, notamment de l’?cole de pilotage cr??e par son père. Sans doute pourra-t-il se consacrer à son nouveau d?fi : « Être un super papa ». La vie comme il l’entend en fait : au nom du père, et du fils…

Fanny ROCA.
 
 
 http://www.laval.maville.com

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